- synesthésie
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• 1865; gr. sunaisthêsis « perception simultanée »♦ Méd. Trouble de la perception sensorielle caractérisé par la perception d'une sensation supplémentaire à celle perçue normalement, dans une autre région du corps ou concernant un autre domaine sensoriel. ⇒ synopsie. — REM. Ne pas confondre avec cénesthésie.synesthésien. f. MED Trouble sensoriel caractérisé par le fait qu'un seul stimulus entraîne deux perceptions, dont une à distance du point du corps sur lequel le stimulus agit.⇒SYNESTHÉSIE, subst. fém.A. — PATHOL. Trouble de la perception sensorielle dans lequel une sensation normale s'accompagne automatiquement d'une sensation complémentaire simultanée dans une région du corps différente de celle où se produit l'excitation ou dans un domaine sensoriel différent. Par les voies d'associations nombreuses qui relient les centres de l'audition aux autres centres, la sensation auditive donne naissance à des incitations diverses: réflexes moteurs (oculaires; statiques ou d'orientation; respiratoires; etc.); réflexes sensitifs ou synesthésies (audition colorée); réactions émotives (sécrétions; mimiques; troubles vaso-moteurs (...)) (Arts et litt., 1935, p. 34-8). L'intoxication par la mescaline, parce qu'elle compromet l'attitude impartiale et livre le sujet à sa vitalité, devra donc favoriser les synesthésies. En fait, sous mescaline, un son de flûte donne une couleur bleu vert, le bruit d'un métronome se traduit dans l'obscurité par des taches grises (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 263).B. — PSYCHOL. Phénomène d'association constante, chez un même sujet, d'impressions venant de domaines sensoriels différents. On ne saurait considérer les synesthésies comme un symptôme toujours morbide, puisqu'il peut exister à l'état normal, soit par un mécanisme d'élaboration intellectuelle rationnel, soit comme une manifestation affective plus marquée dans certaines personnalités (POROT 1975).REM. Synalgie, subst. fém., méd. Forme de synesthésie dans laquelle une douleur se situe dans une région différente de la lésion (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972, MAN.-MAN. Méd. 1980).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1865 psychol. (VULPIAN, Physiol. comparée ds R. des cours sc., t. 2, p. 218). Empr. au gr.
« action de percevoir une chose en même temps qu'une autre, sensation ou perception simultanée ».
DÉR. Synesthésique, adj., pathol. Relatif à la synesthésie, qui est produit par la synesthésie. Perception synesthésique. Qu'elle ait ou non pour elle des arguments en physiologie cérébrale, cette explication ne rend pas compte de l'expérience synesthésique, qui devient ainsi une nouvelle occasion de remettre en question le concept de sensation et la pensée objective (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 264). — []. — 1res attest. 1872 synesthétique (LITTRÉ), 1945 synesthésique (MERLEAU-PONTY, loc. cit.); de synesthésie, suff. -ique.
synesthésie [sinɛstezi] n. f.ÉTYM. 1865, Rev. des cours sc., t. II, p. 218; synesthésique, 1872; grec sunaisthêsis « perception simultanée », de sun- (→ Syn-), et aisthêsis (→ -esthésie).❖♦ Méd., psychol. Phénomène perceptif dans lequel une sensation objectivement perçue s'accompagne d'une sensation supplémentaire ou de plusieurs dans une région du corps différente de celle qui a été excitée, ou dans un domaine sensoriel différent. || « Certains auteurs n'admettent comme véritables synesthésies que les représentations à caractère esthésique très pur ou franchement hallucinatoire, et considèrent comme fausses synesthésies toutes celles qui sont produites par des mécanismes mnésiques, logiques ou rationnels, d'ordre intellectuel » (Porot, 1952). ⇒ aussi Synopsie. || Synesthésie douloureuse (ou synesthésalgie [sinɛstezalʒi]). — REM. Ne pas confondre avec cénesthésie.
Encyclopédie Universelle. 2012.